17 avril 09 Journée internationale des luttes paysannes

Publié le par ecocitoyen




Les luttes de la Via Campesina pour les droits des
paysans et des paysannes




Les paysannes, les paysans et les petits agriculteurs représentent presque la moitié de la
population du monde. La nourriture qu’ils produisent constitue la base même de la vie
humaine. L’agriculture n’est pas qu’une simple activité économique, elle signifie
également pour nous tous la vie, la culture et la dignité.

Pourtant, les paysannes et les paysans à travers le monde doivent lutter pour défendre
leur droit à se nourrir et à nourrir leurs communautés. Chaque année, des milliers de
leaders paysans sont arrêtés alors qu’ils essaient de conserver leur accès à la terre, à
l’eau et aux ressources naturelles— en un mot, à préserver la vie. Les massacres, les
assassinats extrajudiciaires, les arrestations et les détentions arbitraires, les
persécutions et harcèlements politiques sont monnaie courante.

Les familles rurales pauvres représentent 75 % des gens souffrant de faim structurelle
dans le monde. Le taux d’analphabétisme augmente dans les zones rurales, les soins
médicaux et les services publics disparaissent et la pauvreté se propage à grande vitesse.
Les femmes et les enfants sont les plus affectés. La discrimination envers les femmes
alourdit doublement le fardeau qu’elles portent sur leurs épaules.

Les violations des droits des paysans et des paysannes se sont fortement multipliées
depuis la libéralisation du secteur agricole qui force agriculteurs et agricultrices à
produire pour l’exportation et à s’engager dans des modes de production industrielle.

Les organisations et accords internationaux tels que l’Organisation mondiale du
Commerce (OMC), le Fond monétaire international (FMI) et les Accords de libre échange
contraignent les paysans et les paysannes à suivre cette voie. Depuis quelques
décennies, la paysannerie disparaît en masse et une poignée de grandes entreprises
multinationales ont pris le contrôle de la production et de la commercialisation des
aliments (depuis les semenciers jusqu’aux chaînes de grande distribution). Les
gouvernements et les Organisations internationales ont développé des politiques qui
défendent l’agrobusiness et démantèlent l’agriculture paysanne. L’alimentation a été
abandonnée aux mains des spéculateurs, entraînant la crise alimentaire actuelle.



Vers un cadre juridique

Il existe déjà des mécanismes et des lois qui tentent de protéger les droits humains
comme le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
(ICESCR). Pour autant, ils présentent quelques limites en particulier pour ce qui
concerne les droits spécifiques aux paysans. Par ailleurs, la Charte des Paysans, élaborée
par les Nations unies en 1979, n’a pas permis de protéger les paysannes et les paysans
contre les politiques internationales de libéralisation du commerce agricole. D’autres
conventions internationales, qui traitent également des droits des paysans, n’ont pas
non plus été suffisantes. Il s'agit notamment de la Convention 169 de l’OIT (Organisation
Internationale du Travail), la Clause 8‐J de la Convention sur la Biodiversité, Point 14.60
Agenda 21, et le Protocole de Carthagène.
C’est pourquoi, depuis l’année 2000, La Via Campesina mene campagne auprès des
Nations unies en vue de créer un instrument pour le respect, la protection, l’application
et le soutien des Droits des Paysannes et des Paysans, — la Convention internationale
des Droits des Paysannes et des Paysans. Nous encourageons également le
développement de mécanismes engageant les autorités locales, provinciales, nationales
et régionales à garantir la protection des droits des paysans et des paysannes. La longue
lutte en vue de l’adoption de ladite Convention internationale va de pair avec la lutte
menée dans nos pays, sur nos terres, dans la réalité de nos vies quotidiennes.


Voir le site de via campesina

Pour plus d'infos sur les cultures OGM dans le monde Articles sur Wikipedia

Publié dans Environnement

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E
La résistance des paysans et des paysannes s'étend à travers le monde<br /> <br /> (Djakarta, le 17 avril 2009) Les organisations paysannes, d'ouvriers et ouvrières agricoles, de paysans et paysannes sans terre, de femmes et jeunes ruraux se mobilisent le 17 avril pour la Journée internationale des luttes paysannes (1). Cette année, plus de cent actions telles que des manifestations, du théâtre de rue, des projections de vidéos, des actions directes, des conférences, des expositions d'art, des marchés d'aliments locaux, des publications, des échanges... sont organisées par le mouvement international paysan La Via Campesina, ainsi que par ses amis et alliés (2). <br /> <br /> Au Brésil, des occupations de terre ont déjà eu lieu dans plus de 11 Etats pour réclamer l'installation de 100'000 familles appartenant au Mouvement des paysans sans terre (MST) et pour dénoncer l'augmentation de chômage causé par l'agro-industrie et la crise économique. Dans l'Etat espagnol, diverses mouvements organisent une vingtaine d'activités, dont une grande manifestation contre les OGM à Zaragoza (« no quiero trangénicos! »). <br /> <br /> La 13ème édition de cette journée internationale des luttes paysannes se déroule alors que le monde est secoué par une multi-crise globale qui affecte l'alimentation et l'agriculture, mais également l'environnement ainsi que toute la vie financière et économique. <br /> <br /> Entretemps, la résistance des peuples est en train de croître partout et le mouvement pour la souveraineté alimentaire gagne en reconnaissance à beaucoup de niveaux de la scène politique et sociale. En quelques semaines seulement, le mouvement global a remporté d'importantes victoires. Le 30 mars dernier, les négociations pour l'accord de libre échange entre l'Amérique Centrale et l'Union Européenne ont échoué après que le Nicaragua ait quitté la table de négociations sous la pression de mouvement sociaux, notamment des membres de la Via Campesina. Cet accord pousse à davantage de libéralisation du commerce, alors que la crise actuelle révèle les dangers qu'encourt la planète lorsqu'elle est dirigée par des empires commerciaux. <br /> <br /> Le 6 avril, Via Campesina s'est adressée à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York sur la crise alimentaire globale et le droit à l'alimentation. Henry Saragih, coordinateur général du mouvement paysan a réclamé l'adoption d'une Déclaration sur les droits des paysans et des paysannes par les Nations Unies (3). <br /> <br /> Le 14 avril, le président bolivien Evo Morales et 2000 sympathisants ont mis fin à une grève de la faim après avoir obtenu ce qu'ils demandaient: le vote par le congrès d'une nouvelle loi électorale qui reconnaît l'importance des communautés indigènes dans le pays. <br /> <br /> Le même jour, la ministre de l'agriculture allemande Ilse Aigner a annoncé l'interdiction de la mise en culture et de la vente du maïs génétiquement modifié de Monsanto (MON 810) dans le pays. De nombreuses organisations à travers le monde luttent depuis plus de dix ans contre les semences transgéniques qui ne bénéficient qu'aux multinationales et qui détruisent les moyens d'existence des paysans et paysannes, les communautés rurales, ainsi que l'environnement et la santé des consommateurs. <br /> <br /> “Ces victoires récentes montrent que le vent est en train de tourner et que le temps est venu de rediriger les politiques alimentaires vers la production locale d'aliments et vers l'agriculture durable” a déclaré Henry Saragih. A l'occasion de la Journée internationale des luttes paysannes, La Via Campesina réaffirme que l'agriculture paysanne doit remplacer l'agriculture industrielle destinée à l'exportation afin de garantir des réserves alimentaires stables, l'emploi à travers le monde, la protection de l'environnement, et bien sûr, une nourriture saine pour tous et toutes.
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E
La résistance des paysans et des paysannes s'étend à travers le monde<br /> <br /> (Djakarta, le 17 avril 2009) Les organisations paysannes, d'ouvriers et ouvrières agricoles, de paysans et paysannes sans terre, de femmes et jeunes ruraux se mobilisent le 17 avril pour la Journée internationale des luttes paysannes (1). Cette année, plus de cent actions telles que des manifestations, du théâtre de rue, des projections de vidéos, des actions directes, des conférences, des expositions d'art, des marchés d'aliments locaux, des publications, des échanges... sont organisées par le mouvement international paysan La Via Campesina, ainsi que par ses amis et alliés (2). <br /> <br /> Au Brésil, des occupations de terre ont déjà eu lieu dans plus de 11 Etats pour réclamer l'installation de 100'000 familles appartenant au Mouvement des paysans sans terre (MST) et pour dénoncer l'augmentation de chômage causé par l'agro-industrie et la crise économique. Dans l'Etat espagnol, diverses mouvements organisent une vingtaine d'activités, dont une grande manifestation contre les OGM à Zaragoza (« no quiero trangénicos! »). <br /> <br /> La 13ème édition de cette journée internationale des luttes paysannes se déroule alors que le monde est secoué par une multi-crise globale qui affecte l'alimentation et l'agriculture, mais également l'environnement ainsi que toute la vie financière et économique. <br /> <br /> Entretemps, la résistance des peuples est en train de croître partout et le mouvement pour la souveraineté alimentaire gagne en reconnaissance à beaucoup de niveaux de la scène politique et sociale. En quelques semaines seulement, le mouvement global a remporté d'importantes victoires. Le 30 mars dernier, les négociations pour l'accord de libre échange entre l'Amérique Centrale et l'Union Européenne ont échoué après que le Nicaragua ait quitté la table de négociations sous la pression de mouvement sociaux, notamment des membres de la Via Campesina. Cet accord pousse à davantage de libéralisation du commerce, alors que la crise actuelle révèle les dangers qu'encourt la planète lorsqu'elle est dirigée par des empires commerciaux. <br /> <br /> Le 6 avril, Via Campesina s'est adressée à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York sur la crise alimentaire globale et le droit à l'alimentation. Henry Saragih, coordinateur général du mouvement paysan a réclamé l'adoption d'une Déclaration sur les droits des paysans et des paysannes par les Nations Unies (3). <br /> <br /> Le 14 avril, le président bolivien Evo Morales et 2000 sympathisants ont mis fin à une grève de la faim après avoir obtenu ce qu'ils demandaient: le vote par le congrès d'une nouvelle loi électorale qui reconnaît l'importance des communautés indigènes dans le pays. <br /> <br /> Le même jour, la ministre de l'agriculture allemande Ilse Aigner a annoncé l'interdiction de la mise en culture et de la vente du maïs génétiquement modifié de Monsanto (MON 810) dans le pays. De nombreuses organisations à travers le monde luttent depuis plus de dix ans contre les semences transgéniques qui ne bénéficient qu'aux multinationales et qui détruisent les moyens d'existence des paysans et paysannes, les communautés rurales, ainsi que l'environnement et la santé des consommateurs. <br /> <br /> “Ces victoires récentes montrent que le vent est en train de tourner et que le temps est venu de rediriger les politiques alimentaires vers la production locale d'aliments et vers l'agriculture durable” a déclaré Henry Saragih. A l'occasion de la Journée internationale des luttes paysannes, La Via Campesina réaffirme que l'agriculture paysanne doit remplacer l'agriculture industrielle destinée à l'exportation afin de garantir des réserves alimentaires stables, l'emploi à travers le monde, la protection de l'environnement, et bien sûr, une nourriture saine pour tous et toutes.
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